Élections en Allemagne⚓
Élections en Allemagne depuis la réunification 1990-2020
Source des graphiques : site de l'ARD, première chaîne publique allemande ► https://www.tagesschau.de/
Stabilité politique : trois chanceliers en trois décennies
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Élections fédérales du 24 septembre 2017 |
En septembre 2017, la grande coalition sortante CDU-SPD est sanctionnée par les électeurs qui se dispersent sur quatre autres petits partis. |
Par rapport aux élections de septembre 2013, la CDU et le SPD sont les deux perdants, l'AfD et le FDP les deux gagnants. Les Verts et le Parti de Gauche sont stables. |
Après 6 mois de négociations, la grande coalition est reconduite. Pour la première fois depuis 1945 un parti d'extrême droite figure dans l'opposition. |
À l'Ouest, la défaite des partis de la grande coalition est moins prononcée, les résultats de l'AfD et du Parti de Gauche sont moins élevés qu'au niveau fédéral. |
À l'Est, les résultats de la CDU et du SPD sont sensiblement plus bas qu'au niveau fédéral, les grands partis rassemblent à peine plus que les partis extrêmes AfD et Parti de Gauche. |
La participation électorale est en hausse de 4,7 points en septembre 2017 par rapport au scrutin de septembre 2013. La plus faible participation étant celle de 2009 à 70,8%. |
Résultats des élections fédérales sur longue période 1990-2017 |
Helmut Kohl triomphe lors de la Réunification, mais est battu en 1998. En dehors de la nette victoire d'Angela Merkel en 2013, la tendance est à la baisse pour la CDU depuis 1990. |
En ascension de 1990 à 1998, où il gagne avec Gerhard Schröder et gouverne avec les Verts, le SPD décline fortement en 2009 et obtient son pire résultat en 2017. |
Les libéraux participent aux coalitions de 1990 à 1998 et de 2009 à 2017. Les Verts sont au pouvoir en 1998 et doublent leur score de 1990 à 2009. Die Linke obtient son meilleur score en 2009. |
Alternative für Deutschland rate de peu son entrée au Bundestag en 2013 et progresse fortement en 2017 en étant devenu un parti d'extrême droite. |
« La situation économique en Allemagne est bonne » est une opinion très minoritaire aux élections de 2002 à 2009, alors qu'elle est très majoritaire à celles de 2013 et 2017. |
Aux élections de 2017, « En comparaison avec d'autres en Allemagne je me sens plutôt défavorisé » est une opinion partagée par des électeurs de l'Afd et de Die Linke. |
Le système proportionnel est représentatif car sur longue période le pourcentage de voix des petits partis non représentés au Bundestag est inférieur à 6% sauf en 2013. |
La perte de stabilité du système politique allemand se lit dans le déclin des scores cumulés des deux grands partis populaires après 2002. |
Élections européennes du 26 mai 2019 |
On observe un fort recul des partis de la grande coalition au profit des Verts, de l'Afd et des autres petits partis. |
Les 96 sièges de députés allemands au Parlement européen se répartissent en 14 partis (dont 7 petits partis qui ont un ou deux sièges). Les 29 députés de la CDU et la CSU rejoignent le Parti populaire européen (Démocrates-Chrétiens), les 16 députés du SPD font partie du groupe des Socialistes et Démocrates, les 21 députés des Verts le groupe des Verts/Alliance libre européenne, les 5 députés du FDP le groupe Renew Europe, les 5 députés de Die Linke le groupe de la Gauche unitaire européenne, les 11 députés de l'AfD le groupe Identité et démocratie. |
La CDU (sans la CSU) réalise son pire résultat en 2019, en recul de 16,7 points par rapport au sommet de 1999. Il en est de même pour le SPD qui perd 16,4 points par rapport 1992, soit plus de la moitié de son résultat. |
Les Verts en franchissant la barre des 20% doublent leur résultat par rapport aux élections précédentes. Die Linke est en recul de 2 points par rapport à 2009. Les libéraux du FDP repasse la barre des 5%, mais réalisent la moitié de leur meilleur résultat en 2009. L'Afd progresse de 3,9 points par rapport à sa première participation en 2013. |
La structure des votes selon l'âge est très nette : les votants de moins de 25 ans votent majoritairement pour les Verts (13 points de plus que pour l'ensemble de la population). À l'inverse les votants de 60 ans et plus votent proportionnellement plus pour les deux grands partis traditionnels. |
La CDU reste le parti dominant dans les villes et les arrondissements, avec sa sœur la CSU en Bavière. Le SPD conserve quelques bastillons traditionnels. Les Verts arrivent en tête dans de nombreuses grandes villes. L'AfD domine dans le Sud-Est de l'ex-RDA (Brandebourg, Saxe, Thuringe). ► https://wahl.tagesschau.de/wahlen/2019-05-26-EP-DE/index.shtml |
La CDU-CSU est arrivée en tête des élections européennes de mai 2019, en tant que membre du Parti populaire européen (EVP) cela s'est produit dans 13 autres pays. Le groupe socialiste S&D est arrivé en tête dans 4 pays (Espagne, Portugal, Pays-Bas, Suède). Le groupe des libéraux ALDE est arrivé en tête dans 4 pays (Danemark, Estonie, Luxembourg, Tchéquie). Le groupe d'extrême droite Europe des nations et des libertés (ENF) est arrivé en tête en France et en Italie. Le parti du Brexit est le seul représentant du groupe Europe de la liberté et de la démocratie directe avec le Royaume-Uni (EFDD). La Belgique est le seul pays ou arrive en tête un parti du groupe des Conservateurs et réformistes européens (EKR). ► https://wahl.tagesschau.de/wahlen/2019-05-26-EP-DE/index.shtml |
La participation en 2019 à 61,4% remonte sensiblement par rapport à 2014 (hausse de 13,3 points) et inverse la tendance à la baisse depuis 1979. |
Vers les élections fédérales de septembre 2021 |
En janvier 2020, à 21 mois des élections fédérales, les sondages montrent un net recul des grands partis à l'avantage des Verts et dans une moindre mesure de l'AfD. ► https://www.tagesschau.de/inland/deutschlandtrend/index.html |
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Les élections fédérales du 24 septembre 2017
Revue Allemagne d'aujourd'hui 2017/4 (N° 222) Pages : 25 à 195
Les élections fédérales du 24 septembre 2017. Bilans, analyses, perspectives
Pages 25 à 32 Éditorial. À la recherche d'un gouvernement stable Jérôme Vaillant
Le bilan du mandat 2013-2017
Pages 33 à 43 Bilan économique et défis à relever Henrik Uterwedde
Pages 44 à 58 Industrie 4.0, une révolution sociétale ? Dorothée Kohler et Jean-Daniel Weisz
Pages 59 à 67 La fin de la « culture de la retenue » ? La politique étrangère de l'Allemagne sous le gouvernement Merkel III Hans Stark
Pages 68 à 77 Sur tous les fronts. La politique européenne de l'Allemagne entre 2013 et 2017 Céline-Agathe Caro et Olaf Wientzek
Pages 78 à 93 Quel bilan social de la grande coalition ? Brigitte Lestrade
Pages 94 à 113 La politique migratoire du 3e gouvernement Merkel en temps de crise Gwénola Sebaux
Pages 114 à 121 Le terrorisme et les élections allemandes 2017 Henri Ménudier
Campagne électorale, situation des partis et évolution du système des partis
Pages 122 à 132 La CDU entre recherche de son électorat et questions d'avenir Jean-Louis Georget
Pages 133 à 142 « L'Union n'a jamais été une association pour élire un chancelier » : la CSU entre réaffirmation identitaire et réalisme électoral Julien Thorel
Pages 143 à 148 Le SPD dans le contexte de la crise de la social-démocratie en Europe Étienne Dubslaff
Pages 149 à 156 Le FDP et les élections fédérales de 2017 Henri Ménudier
Pages 157 à 166 Die Linke et le serment de Buchenwald Bérénice Zunino
Pages 167 à 176 L'entrée de l'AfD au Bundestag, un choc et un défi Michèle Weinachter
Pages 177 à 182 L'extrême droite au-delà de l'AfD. Retour à la case départ pour le NPD François Danckaert
Pages 183 à 195 Les médias français en campagne pour les élections au Bundestag de septembre 2017 ? Dominique Herbet
Lisez les articles sur le site Cairn.info ► https://www.cairn.info/revue-allemagne-d-aujourd-hui-2017-4.htm
Les élections européennes du 26 mai 2019 en Allemagne
Revue Allemagne d'aujourd'hui 2019/2 (N° 228) Pages 3 à 6
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Les mutations électorales allemandes en 2019
Revue Allemagne d'aujourd'hui 2019/3 (N° 229) Pages 19 à 29
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Le système politique allemand
Le Parlement allemand est bicaméral, composé d'une Chambre basse, le Bundestag et d'une Chambre haute, le Bundesrat. Les élections par lesquelles sont désignés les membres du Bundestag ont lieu tous les 4 ans selon un système mixte qui combine vote uninominal majoritaire et vote à la proportionnelle de liste. Chaque électeur dispose de deux voix. La première (Erststimme) lui permet de désigner, au scrutin uninominal, le député de la circonscription (Wahlkreise) dans laquelle il réside. Le pays compte 299 circonscriptions et le nombre d'élus désignés de cette façon, qui obtiennent ainsi un mandat direct, va de 2 à Brème et 4 en Sarre jusqu'à 64 en Rhénanie du Nord-Westphalie. La deuxième voix (Zweitstimme) permet à l'électeur de voter par ordre préférentiel en faveur d'une liste présentée par un parti politique au niveau du Land (l'Allemagne compte 16 Länder). Les sièges sont attribués selon la méthode de Sainte-Laguë/Schepers. Le pourcentage des deuxièmes voix détermine le nombre de sièges revenant proportionnellement à chaque parti et, in fine, le rapport de forces entre les partis au sein du Bundestag.
Seuls les partis ayant obtenu plus de 5% des suffrages exprimés au niveau national ou 3 mandats directs au scrutin uninominal peuvent être représentés au Bundestag. Si, dans un Land, un parti remporte davantage de mandats directs que le nombre de sièges qui lui est accordé en fonction du nombre de deuxièmes voix, il conserve néanmoins ces mandats excédentaires (Uberhangmandate). Ce qui explique que le nombre de membres du Bundestag varie d'une élection à l'autre.
Le système électoral allemand vise à assurer le parti d'une majorité parlementaire stable et à éviter l'émiettement de la scène politique que le pays a connu sous la République de Weimar (1919-1933), où le grand nombre de partis représentés au parlement avait rendu la formation d'un gouvernement quasiment impossible. En 1949, 11 partis politiques étaient représentés au Bundestag, ils n'étaient plus que 4 en 1957 et seulement 3 (en regroupant l'Union chrétienne-démocrate et l'Union chrétienne-sociale en un seul parti) entre 1961 et 1983 (SPD, CDU/CSU et FDP). En 1983, les Verts sont parvenus à franchir la barre de 5% des suffrages exprimés et à entrer au Parlement ; ils ont été suivis en 1990 du Parti du socialisme démocratique (PDS), issu du Parti socialiste unifié (SED) de l'ex-République démocratique allemande (les députés anciennement communistes sont entrés au Bundestag un an après la chute du Mur), ancêtre du Parti de gauche (Die Linke).
5 partis politiques sont actuellement* représentés au Bundestag : (* Note d'actualisation : avant les élections fédérales du 24 septembre 2017 qui ont vu le retour du FDP et l'entrée de l'AfD.)
• l'Union chrétienne-démocrate (CDU), fondée en 1945, dirigée par la chancelière sortante, Angela Merkel, au pouvoir depuis 2005, compte 255 députés ;
• l'Union chrétienne-sociale (CSU), créée en 1946 et dirigée depuis fin 2008 par le ministre-président de Bavière, Horst Seehofer, coopère électoralement avec la CDU depuis 1953. Selon leur accord, la CDU ne présente pas de candidat en Bavière et la CSU ne concourt que dans ce seul Land. La CSU possède 56 sièges ;
• le Parti social-démocrate (SPD), fondé en 1863, est le plus ancien parti politique d'Allemagne, compte 193 députés ;
• le Parti de gauche (Die Linke), parti populiste de gauche, est né en juin 2007 de la fusion du Parti du socialisme démocratique (PDS), issu du Parti socialiste unifié (SED) de l'ex-RDA, avec l'Alternative pour le travail et la justice sociale (WASG), mouvement créé le 22 janvier 2005 et qui rassemblait l'ancienne élite communiste et les déçus de la social-démocratie. Dirigé par Katja Kipping et Bernd Riexinger, il compte 64 sièges ;
• les Verts/Alliance 90 (Grünen), issus de la fusion, en 1993, d'Alliance 90, mouvement pour les droits civiques de l'ex-RDA, avec le parti écologiste. Emmenés par Katrin Göring-Eckhardt et Cem Özdemir, ils comptent 63 députés.
Le parlement allemand possède également une Chambre haute, le Bundesrat, composée des membres des gouvernements des 16 Länder du pays. Chaque région y dispose d'au moins 3 voix ; celles comptant plus de 2 millions d'habitants possèdent 4 voix ; celles de plus de 6 millions, 5 voix et enfin celles de plus de 7 millions, 6 voix. Au total, le Bundesrat compte 69 membres.
L'Allemagne élit également (de façon indirecte) son président de la République tous les 5 ans. Frank-Walter Steinmeier (SPD) a été élu le 12 février dernier à ce poste par l'Assemblée fédérale (Bundesversammlung), qui regroupe les 630 membres du Bundestag et un nombre égal d'élus des 16 Länder du pays et de personnalités de la société civile.
Source : Observatoire des Élections en Europe, OEE n°1720, FONDATION ROBERT SCHUMAN / ÉLECTIONS LÉGISLATIVES EN ALLEMAGNE / 24 SEPTEMBRE 2017.
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Le nombre de députés au Bundestag élu le 24 septembre 2017
Élections fédérales allemandes de 2017 (source Wikipédia) | |
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Les groupes parlementaires au Bundestag allemand
Répartition des sièges au 19e Bundestag allemand, sur la base du résultat officiel.
Sous la 19e législature, le Bundestag allemand compte 709 députés répartis en six groupes parlementaires. Au lendemain des élections de 24 septembre 2017, avec 246 sièges, la CDU/CSU forme le groupe le plus nombreux, suivi des groupes SPD (153 sièges), AfD (94 sièges), FDP (80 sièges), La Gauche (69 sièges) et Alliance 90/Les Verts (67 sièges). Le nombre de sièges détermine le poids des groupes au sein du parlement et joue un rôle décisif dans la composition du comité des doyens et des commissions.
À la suite du départ d'un député du groupe SPD et de 5 députés du groupe AdD, le Bundestag allemand compte en janvier 2020, six non-inscrits.
Un groupe parlementaire peut être formé par au moins 5 % des membres du Bundestag, appartenant généralement au même parti, qui se regroupent afin d'œuvrer à la réalisation d'objectifs communs. Les membres du Bundestag qui n'appartiennent à aucun parti ou à aucun groupe sont dits non-inscrits. Les partis sont des groupements de citoyens partageant les mêmes opinions politiques.
Lors des élections au Bundestag, chaque électeur dispose de deux voix. Les candidats d'un parti sont élus directement par les électeurs de la circonscription où ils se présentent (« première voix ») ou à la proportionnelle à partir d'une liste nationale (« deuxième voix »).
Source : d'après le ► site du Bundestag allemand
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Comment a été calculé le nombre de députés suite aux élections du 24 septembre 2017 ?
Avec un total de 709 députés, le Bundestag dans sa 19e session atteint un nombre record par rapport au nombre de départ de 598 députés fixé par la loi électorale (299 élus par mandats directs et 299 élus par scrutin de liste). Les 111 députés rajoutés sont des députés supplémentaires et complémentaires pour équilibrer la représentation proportionnelle de tous les partis.
Pour retrouver ce total de 709 députés, le plus simple est de tenir compte du nombre de mandats directs obtenus en Bavière par la CSU qui s'élève à 46. Avec la seconde voix, la CSU a obtenu 6,17%, mais compte tenu de la non représentation des petits partis n'ayant pas franchi la barre des 5%, cela lui donne droit à 6,49% des députés au Bundestag. Cette équation permet de trouver le total des députés qui s'élève à 709 = 46 / 6,49%. Source : Luc Fessemaz.
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Participation politique et sociale
Destatis, 14 novembre 2018
Extrait du rapport de données 2018 - Chapitre 9: Participation politique et sociale.
9.1 Participation à la vie politique par le biais d'élections
9.2 Intégration politique et engagement politique
9.3 Attitudes envers la démocratie et l'État providence
9.4 Satisfaction à l'égard de l'administration publique
9.5 Engagement de la société civile
Analyses politiques de la Fondation Robert Schuman
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