Crise du Covid en 2020 et plan de relance allemand⚓
SEPTEMBRE 2020
Face au coronavirus, l'économie de l'Allemagne limite la casse
Article publié par Cécile Boutelet, mercredi 23 septembre 2020.
Même si des incertitudes demeurent, la reprise est forte depuis cet été. La contraction du PIB devrait se « limiter » à 5,2 % en 2020.
Malgré toutes les précautions d'usage, il est permis de pousser un soupir de soulagement. L'Allemagne, moteur économique de la zone euro, qui a connu au premier semestre la pire récession de son histoire depuis la seconde guerre mondiale, voit se multiplier les indices de reprise de la croissance.
C'est en substance le message des instituts de conjoncture publiés ces derniers jours. L'analyse de l'institut de Munich (Ifo), qui a présenté ses dernières prévisions mardi 22 septembre, table sur une contraction du PIB de 5,2 % en 2020, si aucun nouveau confinement général n'est adopté. C'est nettement mieux que ce qu'anticipaient les experts cet été : ils redoutaient une chute de 6,7 % de l'économie pour l'année.
Depuis le mois d'avril, le plus fort de la crise, les exportations ont enregistré de fortes progressions : + 9 % en mai, + 14,9 % en juin, + 4,7 % en juillet. Le troisième trimestre devrait afficher une progression du PIB de 6,6 %, après une contraction de 2 % au premier et de 9,7 % au deuxième. L'indice du moral des patrons connaît depuis le printemps une amélioration forte et continue. « La récession allemande a été, en comparaison internationale, relativement modérée », estime Timo Wollmershäuser, chef du département conjoncture à l'Ifo. « Cela s'explique notamment par le fait que le pays est parvenu à juguler le virus avec des mesures moins restrictives qu'ailleurs. Et aussi en raison du fait que l'industrie, qui a été moins touchée par les mesures de confinement, pèse lourd dans le PIB. »
Incertitudes sur les échanges
Pourtant, si l'effet de rattrapage a été très fort durant l'été, le rythme de croissance devrait ralentir dans les prochains mois, anticipent les experts. Un retour au niveau d'avant-crise n'est à attendre qu'à la fin de l'année 2021. Selon l'institut de Kiel (IfW), certaines branches, comme le tourisme, le transport aérien, ou encore la restauration, subissent encore douloureusement les conséquences de la pandémie liée au Covid-19, sans qu'une amélioration rapide ne soit en vue.
Les dépenses de consommation devraient certes se normaliser après la phase de retenue et d'épargne liée au confinement. Mais il est difficile de prévoir dans quelle mesure les comportements adoptés pendant la crise sanitaire se maintiendront par la suite. « On observe, par exemple, que les centres-villes marchands sont moins fréquentés, mais que le commerce en ligne explose. On peut aussi se demander quelles seront les conséquences économiques du télétravail à moyen terme sur les transports et le logement, » poursuit M. Wollmershäuser.
La situation en Chine, premier partenaire commercial de l'Allemagne pour la quatrième année consécutive, soulève de nombreuses questions
Quant au commerce extérieur, essentiel pour l'économie allemande tournée vers l'exportation, il devrait aussi souffrir encore quelque temps. « Dans de nombreux endroits, la pandémie menace de reprendre et des régions d'exportations importantes sont encore fortement touchées. Les entreprises devraient donc rester prudentes dans leurs décisions d'investissements », écrivent les économistes de l'IfW.
S'ajoutent à cela les incertitudes persistantes sur les échanges internationaux. Un Brexit sans accord aurait des conséquences fâcheuses sur la conjoncture allemande, prévient l'Ifo. La situation en Chine, premier partenaire commercial de l'Allemagne pour la quatrième année consécutive, soulève aussi de nombreuses questions.
Transformations structurelles
Le BDI, la fédération des industriels allemands, se félicite du retour de la conjoncture chinoise au niveau d'avant-crise, qui profite aux entreprises allemandes. Il s'alarme, en revanche, du maintien de restrictions imposées aux étrangers en Chine. « Ces mesures compliquent, par exemple, l'envoi de techniciens sur place », explique une source proche des milieux d'affaires. « Ce sont des évolutions préoccupantes pour l'avenir des échanges. »
Une chose est sûre : la crise du coronavirus laissera des traces profondes sur le marché du travail en Allemagne, parce qu'elle accélère des transformations structurelles déjà à l'œuvre. Les faillites d'entreprises à venir devraient entraîner de nombreux licenciements. C'est déjà le cas dans l'industrie automobile, dans l'aéronautique, dans le transport aérien ou encore la banque. Lundi, le groupe Lufthansa, sauvé par le contribuable, a ainsi annoncé qu'il souhaitait réduire considérablement la voilure : la flotte Lufthansa, qui comptait jusqu'ici 760 appareils, va se séparer de 150 avions, et la direction prévoit que les suppressions de postes dépasseront les 22 000 annoncées jusqu'ici.
Mardi, Deutsche Bank a annoncé la fermeture définitive d'une centaine d'agences, sur un total actuel de 511, accélérant un mouvement amorcé il y a plusieurs années. Selon l'Ifo, le nombre de chômeurs devrait passer de 2,3 à 2,7 millions en 2020, soit 5,5 % de la population active, et rester durablement à un niveau plus élevé qu'avant la crise.
Dans ce contexte, le débat est vif entre économistes sur la prolongation ou non des aides aux entreprises pour maintenir les travailleurs en emploi. Le gouvernement a déjà décidé de maintenir le chômage partiel jusqu'à la fin 2021. Le risque, alerte ainsi l'Ifo mardi, est de maintenir artificiellement des structures dépassées et de ralentir la transformation nécessaire de l'économie. L'approche des élections au Bundestag, en septembre 2021, rend le débat très délicat pour les responsables politiques, qui redoutent les effets des licenciements lorsque les électeurs se déplaceront aux urnes.
...
Pourquoi l'Allemagne gagne toujours
Article publié par Dominique Seux dans Les Echos, mercredi 23 septembre 2020.
Les avantages relatifs qu'avaient nos voisins avant l'été (pas de cluster à Mulhouse et des tests) ont disparu. Et pourtant, la situation sanitaire se dégrade à nouveau plus en France qu'en Allemagne. En cause peut-être : le changement constant, ici, des indicateurs et des règles. Exclusif : la prévision est de 1.300 personnes en réanimation en Ile-de-France le 1er novembre (quatre fois plus qu'aujourd'hui).
Il y a quelque chose de désespérant au royaume européen. Une fois de plus, l'Allemagne semble traverser avec plus de légèreté cette crise sanitaire et économique, comme le montrent toutes les données encore publiées ces derniers jours. L'économie ? Tandis que Paris anticipe une récession de 10% cette année, Berlin parie sur un recul de 5,2%. Moitié moins ... Certes, il y a un vrai doute sur la façon dont le travail des administrations est compté des deux côtés du Rhin, mais tout de même !
Le rebond est certes aussi espéré plus fort en France en 2022, mais le maillot jaune resterait à l'Allemagne à la fin : pour un PIB à 100 fin 2019, il serait revenu à 100 chez nos voisins, contre 97 ici. C'est d'ailleurs une des craintes que l'on peut avoir : un nouveau décrochage entre les deux pays, comme il y en avait eu un au début des années 2000, avec des causes, alors, nombreuses : entrée dans un euro trop fort, 35 heures, coût du travail dans l'industrie, dédain pour celle-ci au profit des services.
Cinq fois plus de cas
L'ampleur de la pandémie et sa gestion donnent tout autant l'avantage à Berlin - et c'est bien sûr une des raisons du moindre choc économique. La France flirte autour de 10.000 tests positifs à la Covid 19 par jour, l'Allemagne en a enregistré 1.800 mardi. Chacun le sait, le nombre de décès est là-bas plus de trois fois inférieur à ce qu'il est ici. Sur ce terrain, la question posée en cette rentrée est simple : pourquoi un plus fort redémarrage des contaminations en France qu'en Allemagne ?
Les éléments qui différenciaient les deux pays avant l'été (doctrine sur les masques et leur disponibilité; tests) ont de fait aujourd'hui disparu. Dès lors, il faut aller chercher d'autres explications, mais la vérité est que personne n'a la réponse. Sont évoqués : une densité moins forte dans les métropoles allemandes; les comportements individuels; la démographie, avec des familles moins nombreuses de l'autre côté du Rhin; l'efficacité là-bas du système de tests y compris en entreprise; un pays décentralisé.
Le flou des règles
Un autre facteur joue, peut-on avancer : la clarté des messages du gouvernement allemand face à l'embrouillamini permanent en France. Chaque jour ou presque ici, les indicateurs et les cartes changent (vert, rouge, alerte renforcée, maximale etc.), les messages sont contradictoires. Qui peut s'y retrouver ? En Allemagne, la population sait que telle ou telle mesure sera prise une fois tel indicateur passé. C'est autrement persuasif que des allers-retours continus. Le flou des règles génère des zones grises dans les esprits.
La conférence de presse d'Olivier Véran a-t-elle clarifié les choses ? Chacun en jugera. Le ministre de la Santé a en tous cas essayé de donner -enfin- de la prévisibilité aux règles.
Ce qui est en revanche certain est que les tendances ne sont pas bonnes. Selon nos informations, l'AP-HP prévoit -dans son bulletin interne du 22 septembre- que le nombre de patients en réanimation en Ile-de-France passerait de 290 à cette date à 1.000 dans un mois (85% des capacités actuelles) et 1.300 autour du 1er novembre.
Vers 5.000 Franciliens à l'hôpital
Pour mémoire, dira-t-on, ce nombre avait atteint 2.700 au pic, début avril, et l'écart resterait donc important avec la situation d'alors. Sauf que les hôpitaux ne peuvent plus pousser autant les murs : toutes les autres pathologies doivent être traitées. Le 11 novembre, le nombre de patients en hospitalisation conventionnelle atteindrait quant à lui le seuil des 2.000, pour se rapprocher du seuil des 5.000 vers le 20 décembre. Là encore, c'est moins qu'au pic (8.000), mais pas tant que cela.
...
Face à la crise, l'Allemagne abandonne de nouveau la rigueur budgétaire pour 2021, promet de la rétablir en 2022
Article publié dans La Tribune avce AFP, jeudi 23 septembre 2020, 14:35 | 361 mots.
Le ministre des Finances Olaf Scholz (à g.), en présence de la chancelière Angela Merkel. (Crédits : POOL New)
"Pour 2020 et 2021, nous sommes obligés de demander au Bundestag [parlement] de nous autoriser à emprunter une somme inhabituellement élevée", a déclaré le ministre des Finances Olaf Scholz ce mercredi, tout en promettant le rétablissement du "frein à l'endettement" à compter de 2022.
...
L'Allemagne mobilise 1300 milliards d'euros pour se sortir de la crise... La France 3 fois moins, cherchez l'erreur
Article publié par Jean-Marc Sylvestre dans Atlantico, jeudi 24 septembre 2020.
Angela Merkel endette les Allemands pour des années et pour l'instant, les Allemands applaudissent. La Chancelière aura réussi sa fin de mandat en faisant le contraire des principes qui ont balisé son parcours politique pendant les vingt dernières années.
...
UE : l'Allemagne et plusieurs autres États accusent le Parlement européen de mettre en péril le plan de relance
Des eurodéputés veulent conditionner l'attribution de fonds au respect de l'État de droit. «Le temps presse», a prévenu l'Allemagne qui assure actuellement la présidence du Conseil de l'UE.
Article publié par Le Figaro avec AFP, vendredi 25 septembre à 12:31, mis à jour à 12:54
Les Vingt-Sept s'étaient mis d'accord en juillet sur un plan de relance de 750 milliards d'euros.
Des États de l'UE, Allemagne en tête, accusent le Parlement européen de mettre en péril le plan de relance conclu au forceps par les Vingt-Sept, en raison de l'exigence des eurodéputés de conditionner l'attribution de fonds au respect de l'État de droit.
À lire aussi : Plan de relance européen : la France paiera-t-elle plus que ce qu'elle recevra ?
«Sans un accord général rapide entre le Conseil (qui représente les États membres, ndlr) et le Parlement européen» sur le cadre budgétaire 2021-2027, «nous courons le risque de retarder le plan de relance», a prévenu vendredi l'ambassadeur allemand auprès de l'UE Michael Clauss, dans une déclaration transmise à la presse. «Je suis extrêmement inquiet de voir que les négociations progressent en ce moment bien trop lentement. Nous devons accélérer fortement les négociations», poursuit-il, précisant que les États proposaient aux eurodéputés de travailler «les week-ends».
Après un sommet marathon, les Vingt-Sept s'étaient mis d'accord en juillet sur un plan de relance de 750 milliards d'euros, adossé au budget européen 2021-2027 en cours de négociations et censé débuter en janvier.
Concernant le budget pluriannuel de l'UE, le Parlement européen juge son montant largement insuffisant. En outre, les eurodéputés réclament des garanties pour créer de nouvelles sources de revenus pour l'Union (taxe numérique, marché carbone...). Surtout, le Parlement exige que les subventions européennes soient conditionnées au respect par les États de l'État de droit (indépendance de la justice, liberté de la presse...), qui vise avant tout la Hongrie et la Pologne. Il s'agit d'une «ligne rouge» pour les responsables des principaux partis.
À VOIR AUSSI -Plan de relance: «Il ne faut pas perdre de temps», souligne Angela Merkel
Ce mercredi 8 juillet, Angela Merkel a appelé les dirigeants européens à «se dépêcher» à parvenir à un accord sur le plan de relance. La chancelière allemande espère «trouver un accord cet été».
Current Time 0:49 Duration 1:00 https://www.lefigaro.fr/conjoncture/ue-l-allemagne-et-plusieurs-autres-etats-accusent-le-parlement-europeen-de-mettre-en-peril-le-plan-de-relance-20200925
À lire aussi : Déficit, dette : le totem européen de la rigueur budgétaire va-t-il être mis à bas par la crise ?
Or, «le cadre budgétaire et le fonds de relance sont politiquement et techniquement inséparables (...) Le temps presse», s'alarme Michael Clauss. «Si les eurodéputés ne votent pas le budget, tout se plante et le plan de relance est mis en danger. Pas de relance sans cadre budgétaire: les éléments du plan de sauvetage de l'UE sont pris en otage par les élus», abonde un autre diplomate européen interrogé par l'AFP.
Si des États pointent volontiers la responsabilité du Parlement, la question d'associer budget et État de droit divise aussi les Vingt-Sept: la Hongrie est notamment farouchement contre. «Nous sommes en discussions intensives avec tous les États. Les négociations sont extrêmement compliquées», a reconnu Michael Clauss, indiquant que Berlin, qui occupe jusqu'à décembre la présidence tournante de l'UE, fera «bientôt» une proposition, s'orientant davantage vers un mécanisme de sanctions pour mauvais usage des fonds européens.
...
Budget 2021 : l'Allemagne mieux lotie, l'Espagne et l'Italie dans l'attente de l'aide européenne
Berlin, grâce à ses marges budgétaires, privilégie l'investissement, tandis que Rome et Madrid misent sur les soutiens européens pour relancer leur économie, alors que leur dette publique atteint des sommets.
Le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz, assume de nouveaux emprunts importants pour relancer l'économie. (Hannibal Hanschke/Reuters)
Article publié par Ninon Renaud, Cécile Thibaud, Olivier Tosseri dans Les Échos le 28 septembre 2020 à 16:46
Alors que le gouvernement français a présenté ce lundi en Conseil des ministres le projet de loi de Finances 2021 , tour d'horizon des options budgétaires choisies par trois de nos voisins européens.
Berlin privilégie les investissements plutôt que l'équilibre budgétaire
La coalition d'Angela Merkel a adopté mercredi dernier un projet de budget pour 2021 de nouveau rouge foncé. Comme cette année où l'Allemagne a dû emprunter 217,8 milliards d'euros pour sauver ce qui pouvait l'être de son économie touchée de plein fouet par la pandémie de coronavirus , « nous sommes obligés de demander au Bundestag de nous autoriser à emprunter une somme inhabituellement élevée », a indiqué le ministre des Finances, Olaf Scholz. Berlin va ainsi contracter 96,2 milliards d'euros de dettes l'an prochain, un montant bien supérieur aux 0,35 % du PIB que lui autorise le mécanisme de frein à l'endettement inscrit dans la Constitution.
L'économie allemande a redémarré plus fort que prévu cet été. Le gouvernement a revu à la baisse à 5,8 % la chute du PIB en 2020. Mais le redressement s'annonce aussi plus lent que prévu : Berlin anticipe une croissance de 4,4 % l'an prochain, insuffisante pour retrouver le niveau de recettes fiscales de 2019. L'écart restera de 37 milliards en 2021 alors même que le gouvernement prévoit de dépenser 56,7 milliards d'euros de plus pour continuer de protéger l'économie des effets du coronavirus tout en la musclant pour l'avenir. Berlin veut notamment investir 17 milliards de plus qu'en 2019 pour verdir et numériser son économie, ce qui portera à 55 milliards d'euros en 2021 ses investissements. « Ne rien faire coûterait beaucoup plus cher », a prévenu Olaf Scholz. L'Allemagne a en outre de la marge : son taux d'endettement se limitera à 75 % de son PIB en 2021, même s'il bondira de plus de 15 points par rapport à l'an passé.
Espagne : un budget sans date ni chiffres
Ni de date, ni de chiffres encore pour le budget 2021. Le gouvernement de Pedro Sánchez navigue à vue, sans savoir encore quand et comment il va pouvoir faire passer au Parlement le plafond des dépenses qui va conditionner l'enveloppe disponible pour l'année prochaine et la capacité du pays à utiliser la première tranche des 140 milliards attendus de Bruxelles entre prêts et fonds.
Faute d'entente au Parlement, Madrid ne devrait donc pas être en position de présenter beaucoup plus qu'une liste d'intentions à Bruxelles le 15 octobre prochain. Mais on sait déjà que le nouveau cadre macroéconomique sera compliqué. Les analystes tablent sur une reprise lente de l'économie. Le PIB du pays a plongé de 17,8 % au deuxième trimestre et le recul devrait être de 13 % sur 2020. Un rebond du PIB de 7,9 % est attendu en 2021, selon l'institut de prévision Funcas qui anticipe un déficit de 12 % cette année et une remontée du chômage à 17 %, alors que la dette publique passera au-dessus de 120 % fin 2020.
La ministre des Finances, Maria Jesus Montero, assure que les accords sont proches et que « 80 % du budget est déjà élaboré et négocié ». Selon elle, le texte pourrait passer au vote définitif du Parlement en janvier prochain. Reste à savoir avec quelles alliances. Pedro Sánchez cherche avec insistance un rapprochement avec les libéraux de Ciudadanos, sans froisser pour autant ses alliés de Podemos, ni braquer ses amis nationalistes basques du PNV...
Une dette italienne à 160 % de PIB
Pour la première fois depuis près de deux décennies, l'élaboration du budget italien ne donnera pas lieu à un bras de fer entre Rome et Bruxelles pour le respect du Pacte de stabilité. Sa suspension permettra à l'Italie d'affronter une récession estimée à environ 10 % cette année. Elle pourra également, sans encourir la menace de sanctions, porter sa prévision de déficit 2020 à environ 12,8 % du PIB contre 11,9 % évoqué le mois dernier et sa prévision de dette à près de 160 % du PIB ! L'annonce sera faite cette semaine lors de la présentation de la mise à jour du « Document économique et financier » (DEF) qui sert de cadre à la préparation du budget pour 2021. Le ministre de l'Economie Roberto Gualtieri devrait prévoir un déficit de 7 % du PIB contre 5,7 % prévu en avril et une dette à environ 156 % du PIB.
L'Italie porte à 100 milliards d'euros sa réponse économique à la crise
Une dégradation encore plus marquée des finances publiques déjà extrêmement fragiles avant la pandémie et sur lesquelles pèsent 100 milliards d'euros d'emprunts supplémentaires cette année pour limiter l'impact du coronavirus sur l'économie. Le gouvernement table sur un rebond de la croissance en 2021 de 6 % grâce notamment aux aides européennes octroyées par le plan de relance. Rome, qui en sera la principale bénéficiaire, devrait recevoir d'ici à 2023 quelque 209 milliards d'euros de prêts et d'aides. L'Italie devrait présenter mi-octobre une liste de projets prioritaires à Bruxelles. Le temps presse, sinon le soutien à l'économie arrivera trop tard.
...